0901 444 010 Fr. 2.-/min
Témoignage :
"Je m'appelle Nicola, j'ai 19 ans et je me suis rendu compte que je suis tombé amoureux d'un ami très cher, tout d'un coup. Au début, j'aimais ça, j'aimais fantasmer sur elle, il y avait beaucoup de sentiments ou du moins il me semblait. Mais en peu de temps, je me suis retrouvé "plongé dans le doute" : je me demande sans cesse si ce que je ressens peut être réciproque, j'essaie de planifier une stratégie d'approche mais j'ai ensuite l'impression de faire fausse route et je laisse tomber...
En sa compagnie, je n'arrête pas de penser, je suis victime de l'insécurité, l'amitié me semble un mur, je sens un vice dans mon ventre qui empêche toute action. Le résultat est que vous vous éloignez. Cette insécurité m'a souvent surpris dans le passé avec les filles, empêchant toute approche. Je me sens toujours bloqué : c'est le mot qui me vient à l'esprit. J'ai un feu en moi, mais je ne peux rien faire de peur de m'exposer. Comment s'en sortir ?Amitié ou amour ? Lorsque la ligne est floue
À l’adolescence, les limites entre l’amitié et l’amour ne sont pas très définies et il arrive qu’un sentiment différent se développe pour l’ami ou le meilleur ami, parfois destiné à s’éteindre en peu de temps, étant donné l’inconstance émotionnelle caractéristique de cet âge. Nous ne savons donc pas si ce que Nicola ressent est un véritable amour, comme il le dit, ou si c’est le classique « coup de foudre » de la jeunesse. Ce que nous savons, c’est que l’apparition de ce sentiment l’a fait entrer en crise. Le bien-être qu’il ressent avec son ami fait bientôt place à l’inquiétude, à la peur, à l’insécurité. Nicola dit qu’il se sent bloqué : il est paralysé par la peur de faire des erreurs, de faire de faux pas, de « fixer » une mauvaise stratégie de courtage. Après tout, il se souvient que, même dans le passé, c’était comme ça avec les autres filles…
Quelle est l’origine de ce blocus ? Que peut faire Nicola pour y remédier ? La première étape consiste à reconnaître que c’est lui qui s’attire des ennuis, en continuant à chercher en vain la bonne stratégie pour approcher le sexe opposé. Cette « méthode de conquête » fantôme n’existe que dans son esprit et est très probablement le résultat de convictions savantes : pour conquérir une fille, il faut faire ceci, dire cela, être ceci ou cela. Ce n’est pas vrai : il n’y a pas de stratégie gagnante dans ce domaine et la raison pour laquelle il est bloqué n’est pas parce qu’il ne peut pas la trouver, mais précisément parce qu’il s’acharne à la chercher, en vain. La peur d’être rejeté est une peur universelle, personne n’y est à l’abri : prétendre la surmonter par le raisonnement, par l’utilisation de tactiques ou de stratégies est voué à l’échec.
Ce n’est pas la peur qui vous retient, mais une rationalité excessive…
La peur de ne pas être correspondant est liée à une peur très profonde : celle de l’abandon, de la solitude. Le raisonnement est le suivant : s’ils me refusent, je resterai seul, exclu, je souffrirai beaucoup. Je ne peux pas me permettre de faux pas, je ne dois pas faire d’erreurs. Résultat ? Vous vous appuyez sur la raison pour traiter quelque chose – la cour, qui n’a rien à voir avec la raison. C’est ainsi que se crée le blocage : Nicolas sent le feu du désir s’attiser en lui et à ses côtés, il ressent aussi la peur. Pour résoudre la diatribe, il pense, pense, pense… et se retrouve dans une impasse. Ce n’est pas comme ça que ça se passe : comme l’enseignent les sages de chaque époque et latitude, chaque aventure ou expérience que nous vivons stimule la présence du désir et de la peur et nous sommes tous à la fois courageux et sans peur, en sécurité et incertains. Ce n’est pas le problème, c’est la solution. Il n’y a pas moyen de contourner la peur face à l’inconnu et une cour implique toujours la rencontre avec l’inconnu : on ne peut pas savoir à l’avance comment réagira celui que l’on veut conquérir…
C’est l’insécurité qui dissoudra les blocs comme en voyance pure…
Paradoxalement, il faut vraiment s’appuyer sur l’incertitude et se dire : quoi qu’il en soit, ce n’est pas à moi de décider. Il n’y a pas d’autre moyen de découvrir qu’un refus n’est pas une catastrophe, c’est plutôt une façon de se connaître, de réaliser que la vie continue, que l’on peut apprendre de ses erreurs, qu’il y a toujours un moyen de recommencer. L’esprit lutte pour accepter les chutes, les défaites, l’âme les considère comme des étapes indispensables de l’évolution. L’esprit nous emprisonne, l’âme nous libère. Nicola doit cesser de croire qu’il est possible de trouver rationnellement la bonne clé pour accéder au cœur de son amie. Il ne le trouvera que s’il peut compter sur le sentiment qu’il ressent, naturellement. Ensuite, le message qu’il enverra implicitement à cette fille sera sincère et spontané : il lui appartiendra d’en faire autant, en regardant sincèrement en elle pour découvrir la nature de ses sentiments. À ce stade, ce qui doit arriver arrivera…
